Le parcours des thématiques traitées par l’urpc (unité de
recherche en psychopathologie clinique) durant sa durée de vie
sur la scène scientifique et publique (2000-2014)(1) permet de
constater l’importance de l’ensemble de ces notions dans la vie
au quotidien: on vit par rapport à une éthique-qu’on observe plus
ou moins strictement-, par rapport à un destin / une destinée, des
dettes symboliques, un imaginaire, des références, des croyances,
des rituels, des scènes, des corps, des limites, des mythes, etc.
pourquoi un colloque sur la scène?
parce que la vie en société met en scène différentes pratiques
et conduites humaines ou animales plus ou moins complexes,
ainsi que différentes illustrations et expressions de la nature.
pour ne parler que de sociétés humaines, le théâtre de la
vie permet d’exposer sur scène les différentes expressions de
l’humain. qu'il s’agisse de scènes politiques, de scènes sociales,
de scènes sportives, de scènes artistiques ou encore de scènes de
ménage, pour ne citer que celles-là, on assiste et on participe, tel
dans des psychodrames, à plusieurs jeux de rôle. nous serions en
fait des acteurs appelés à jouer différents rôles en fonction de nos
statuts, âges, sexes et autres paramètres contextuels.
dans le vaste champ de ce «théâtre mondial» dans lequel
les thèmes des tragédies humaines demeurent les mêmes depuis
sophocle ou shakespeare, depuis les textes fondateurs aussi bien
polythéistes que monothéistes (veda, tablettes de gilgamesh,
avesta, bible, coran, etc.), la civilisation humaine continue
d’associer à la fois les actes créateurs les plus nobles aux actes
destructeurs les plus ignobles.
rues, marchés, établissements scolaires et universitaires, lieux de
cultes, espaces de loisirs, mais également toute autre manifestation
de groupes dont les guerres, les soulèvements populaires, les
exodes, les migrations, etc.) et les scènes de théâtre privé (vie
familiale, vie personnelle, vie onirique, vie fantasmatique, etc.)
(mcdougall, 1982; resnik, 1984; bril, 2002; françois, 2006).
les conflits (relationnels, psychiques, de pouvoirs) et autres
combats de survie (cyrulnik & seron, 2009; haddad, 2016) sont
tantôt clairement mis au-devant de la scène et tantôt en filigrane.
certaines personnes les subliment en écrivant des textes,
des histoires ou des poèmes ou en réalisant des oeuvres d’art
(architecture, musique, cinéma, opéras, opérettes, chorégraphies,
etc. ). d’autres les expriment avec autant de violence dans les
stades, les concerts et lors de manifestations explosives de foules.