La principale motivation qui a présidé à la réunion des études
figurant dans cet ouvrage est celle de mettre à la disposition des
lecteurs curieux de faits littéraires et, plus particulièrement,
des étudiants de lettres, des articles et textes de conférences ou
communications présentés dans des colloques ou séminaires tenus,
pour la plupart, à l’étranger et donc difficilement accessibles à un
large public tunisien. ces travaux ont, en effet, déjà vu le jour, pour
l’essentiel, lors de réunions scientifiques organisées par le musée
tolstoï à yasnaya polyana, en russie, les universités d’athènes,
de lleida, en catalogne, de jaen, en andalousie ou, encore, par la
faculté des lettres d’aix-en-provence. d’autres, encore, ont connu
une première publication dans des revues ou ouvrages collectifs
parus à madrid, paris, angers, rennes ou clermont-ferrand. ceux,
enfin, figurant dans des recueils de textes édités à tunis, au début
des années quatre-vingt dix pour certains, sont devenus aujourd’hui
introuvables, sans compter qu’ils n’ont connu, au moment de leur
parution, qu’une audience quasi confidentielle et limitée aux cercles
de chercheurs pour lesquels ils ont été produits. ainsi donc, et après
un choix nécessaire parmi une production scientifique étendue sur
plus de trente ans, le présent ouvrage rassemble, pour la première
fois, des recherches jusqu’ici dispersées dans diverses revues et
publications collectives.
les auteurs, œuvres et questions objets de ces études sont aussi
variés que les ouvrages où ils ont été analysés et les méthodes qui
ont servi à les examiner. il s’agit de la présentation des principaux
axes de l’immense œuvre de marcel proust, a la recherche du
tempsperdu, ou d’une vue panoramique de la littérature maghrébine
d’expression française. ou, au contraire, de l’approche détaillée
d’un thème littéraire et de son traitement durant plusieurs siècles,
celui des ruines écrites, à titre d’exemple. il est question aussi
de la lecture comparative d’un topos particulièrement privilégié
par certains écrivains, celui de l’atelier du peintre. disons donc
passage du grand champ à la macrophotographie, pour parler
d’une manière imagée. c’est encore suivant ce dernier point de vue méthodologique, à savoir l’examen exclusif d’un thème, d’un
personnage ou d’une forme stylistique que sont soumises à l’étude
quelques problématiques objets des travaux que l’on rencontrera
plus loin. parmi celles-ci citons, le constant intérêt, tant sur le plan
poétique que celui romanesque, pour la figure de l’errance qu’est la
bohémienne, l’écriture de la thématique du sexe et de la sexualité,
la métaphore du paysage dans son interaction avec l'histoire et sa
dimension politique dans le roman maghrébin.