Le religieux peut-il constituer un objet de recherche pour la science ? de quelle légitimité peut se réclamer la religion hors du cerveau humain ? quelle différence y a-t-il entre ceux qui ne cherchent qu’à comprendre et ceux qui sont totalement habités par la foi ? la religion peut-elle être une science ?
l’auteur pose ces questions pour séparer l’inquiétude herméneutique de la quiétude de la croyance, en écho à cette distinction nietzschéenne entre « ceux qui veulent comprendre et ceux qui désirent croire ». pour les premiers, « le cerveau humain constitue, selon l’auteur, le couronnement d’une très longue évolution de l’être vivant ». il se fonde, ici, sur la biologie avec ses différents domaines de spécialité, en particulier la biologie du développement et celle de l’évolution, mais aussi sur l’archéologie et les sciences du vivant. la table de dissection permet, selon le dr. rafik boukhris, « d’observer clairement les mutations séquentielles graduelles qui surviennent au niveau du cerveau » à travers « le réexamen de la chaîne animale qui mène du cerveau des animaux les plus primaires au cerveau de l’homme ».
les études scientifiques ont réussi à dessiner les premières cartographies du cerveau qui confirment, selon l’auteur, la nature des connexions électriques et des transmissions neurologiques qui gouvernent ses différentes composantes. les recherches scientifiques ont permis à cet égard de déterminer « l’adaptation fonctionnelle évolutive ». de nombreux groupes de chercheurs travaillent inlassablement à l’élaboration d’une cartographie précise du cerveau. c’est dans ce cadre que l’auteur fait la distinction entre les thèses idéalistes qui postulent que la conscience est un phénomène « totalement différent du corps matériel » et les approches scientifiques qui perçoivent la pensée comme un produit de l’activité des cellules nerveuses du cerveau et de leur interactivité physique et chimique. ce qui permet de mesurer le fossé qui sépare les interprétations métaphysiques de la compréhension scientifique.
