Une Transition Postcoloniale À la Tunisienne

La transition postcoloniale était une chance pour la tunisie. en dépit des réformes introduites par l’etat national, les dérapages étaient multiples. aux difficultés du passé précolonial et colonial se sont ajoutées d’autres : disparités régionales, antagonismes socioéconomiques, autoritarisme, crises et dépendance financière…la « révolution de 2011 » aurait pu être une opportunité pour bâtir sur des bases solides. la transition démocratique qui néglige la donne économique semble reproduire, à plusieurs égards, les erreurs de la transition postcoloniale et en accumuler tant d’autres. pour les deux séquences de l’histoire tunisienne, les déceptions sont à la mesure des attentes

Après un livre en langue arabe consacré à la tunisie coloniale1, le présent ouvrage aborde la tunisie postcoloniale. c’est une continuité à la fois chronologique et thématique. bien que l’idée de l’écrire nous ait tenté depuis un certain temps, sa concrétisation est amorcée suite à une conférence que nous avons donnée dans le cadre des « séances académiques » de l’institut national du patrimoine à tunis, portant sur la tunisie d’après 19562. depuis, la réflexion a mûri pour évoluer en ouvrage. ce dernier n’est pas un récit des événements de ladite période, et il ne s’inscrit pas dans la logique de « l’histoire immédiate » qui, si la technique et l’exercice ne sont pas convenablement maîtrisés, dévie facilement en œuvre journalistique.