Le livre s'adresse aux lecteurs francophones, mais aussi aux lecteurs bilingues pour faire découvrir, ou redécouvrir des textes de la littérature tunisienne de l'époque d'entre les deux guerres, époque qui est, sans doute, la «< belle époque », car elle a vu fleurir chebbi, le mouvement << taht-essour », les premiers nouvellistes, les premières chansons <<tunisiennes», etc..
ali dou'aji (mort en 1949) est un des plus brillants écrivains des années trente- quarante. considéré comme «<le père» de la (qissa) moderne, en tunisie - «père de la nouvelle» dirons – nous a laissé des tableaux saisissants de la société tunisoise, peint des personnages, d'une façon, à la fois, réaliste et «caricaturale» étant un des premiers dessinateurs de journaux, avant même d'écrire.
il était évident que le choix du traducteur se porte sur ses nouvelles (publiées en recueils portant le titre de «sahirtu minhu-al-layali» - j'ai veillé à cause de lui tant de nuits -) et d'extraits savoureux des notes de son voyage « périple à travers les bars méditerranéens ». le résultat est une traduction précise, qui a su rendre les subtilités du langage (entre arabe «fasih» et parler tunisois), du style plein de jeux de mots et sous-entendus, des images uniques...
ces dix nouvelles (ou tableaux) sont parmi les meilleurs textes de dou'aji, qui est considéré, souvent, comme un écrivain populaire, comique, satirique, typiquement tunisien, alors que certains de ses textes comme «<le trésor des pauvres », ou «<le berger des étoiles », dénotent un grand écrivain «humaniste », aux dimensions internationales.