Cet ouvrage est un manuel, fruit d’une expérience pédagogique au sein de l’école nationale d’architecture et d’urbanisme de tunis qui a duré plus d’une dizaine d’année. il représente le cours assuré aux étudiants de la deuxième année architecture. le cours d’histoire de l’art moderne traite essentiellement l’histoire de l’architecture et de la peinture dès la renaissance jusqu’aux premières décennies du xxe siècle. il a pour objectif d’initier l’étudiant sur les spécificités de l’expression artistique de l’époque moderne, puisque ces éléments théoriques sont indispensables pour une création architecturale qui reflète les valeurs économiques, politiques et religieuses de l’époque. les configurations spatiales et les tendances artistiques qui caractérisent la société capitaliste actuelle sont issues des idées humanistes qui ont muri dès le xve siècle, en transformant progressivement les modes de pensée, l’expression artistique et le paysage urbain. quels sont donc ces nouveaux principes de conception, d’organisation et de représentation de l’espace architectural instaurés au cours de la renaissance? quels sont les éléments caractéristiques ? et comment ces principes ont évolué au cours des siècles ? tels sont les questions fondamentales qui articulent le cours. l’histoire de l’architecture ne se limite pas à un catalogue historique relatant le récit des événements de l’architecture depuis la renaissance de l’architecture moderne jusqu’au début du xxe siècle. tafuri, castex, benevolo, ragon et bien d’autres ont opté de retracer l’histoire des formes architecturales dans leur rapport avec les idéologies et les pensées qui les ont engendrées. cet ouvrage commence par une critique du concept de la renaissance en s’interrogeant sur le statut de l’architecte, instauré au cours de cette période. il est d’usage de choisir le moment qui marque le début de l’étude de l’histoire de l’architecture moderne celle qui commence avec la naissance de l’architecte en tant qu’intellectuel et la naissance de l’architecture en tant qu’instrument de production d’un cadre de vie conforme aux intérêts des classes dominantes. elle commence aussi avec la naissance d’un groupe d’intellectuels qui se forme autour de l’architecte et qui se présente comme avant-garde idéologique des classes de pouvoir (selon l’hypothèse de tafuri et castex). l’architecture moderne nait à florence avec brunelleschi qui marque entre 1420 et 1440 une rupture avec l’art du moyen-âge gothique. elle se présente comme un système cohérent et rigoureux. en se nourrissait des débats qui la parcourent, elle se montre capable de régler tous les problèmes inhérents à la création architecturale. elle se déploie de l’édifice à la ville et au territoire au point que, dès 1500-1515 à rome, elle prétend devenir « langage universel » avec bramante et son atelier (selon l’expression de castex). cette attitude traverse des crises successives aboutissant à des remises en cause, commençant par la crise maniériste jusqu’à la crise définitive broque qui engendre une remise en cause radicale. cette crise devra dépasser, en les détruisant toutes les hypothèses de classicisme avant de faire émerger des hypothèses complètement nouvelles. le siècle des lumières est souvent choisi pour clôturer ce cycle historique. compte tenu de nos objectifs, nous adoptons une approche globale qui va jusqu’au début du xxe siècle, c’est exactement la période qui commence avec l’élaboration d’un nouveau langage moderne avec l’art nouveau et les mouvements d’avant-garde. articulé autour de quatre chapitres, le cours porte sur les grandes étapes de l’histoire de l’art moderne : la renaissance, divisée en deux chapitres : quattrocento et maniérisme. le troisième chapitre est consacré à l’étude du baroque et du classicisme et le dernier chapitre est consacré à l’étude du siècle des lumières et des mouvements d’avant-garde. l’histoire de l’architecture prend appui sur l’étude des grands monuments car ils se prêtent bien à des analyses plus riches. a travers l’analyse des événements architecturaux, les progrès et les régressions de la pensée urbaine ainsi que les innovations techniques de l’époque sont analysés. l’architecture, ne peut pas être appréhendée indépendamment de son contexte urbain, puisqu’elle se trouve en perpétuelle interaction avec la ville et le territoire. de même les réalisations architecturales ne peuvent pas être appréhendées en dehors de leur contexte culturel. l’architecture moderne en tant que nouveau langage ne peut pas se comprendre sans l’étude de la production picturale et plastique. d’ailleurs le code figuratif instauré par brunelleschi intègre la perspective comme moyen de représentation et de gestion de l’espace. (le code figuratif instauré par brunelleschi est caractérisé par 3 paramètres : la récupération de l’antiquité, l’invention technologique et la perspective comme moyen de représentation de l’espace, tafuri, 1981, p. 7). le cours contient une étude des courants picturaux qui ont marqué les époques. la culture architecturale d’une époque, à mesure qu’elle s’approfondie, se développe pour former un ensemble cohérent qui peut paraitre figé mais qui se transforme et se modifie sous le contact des autres cultures. la culture occidentale n’a jamais été opaque aux influences extérieures. souvent les deux rives de la méditerranée étaient en perpétuelle interaction culturelle permettant la transmission du savoir-faire et même des idées. c’est pour cette raison, qu’à la fin de certains chapitres, et après l’étude de certaines réalisations, on s’est interrogé sur l’antécédent arabe. dans d’autres cas, on a essayé soit de trouver une filiation directe entre les formes architecturales produites dans le monde occidentale et celle produite dans le monde musulman, soit de procéder à une simple comparaison. présenter une histoire de l’expression spatiale depuis la renaissance jusqu’au début du xxe siècle, exclut d’évidence l’exhaustivité. l’histoire de l’architecture est alors traitée chronologiquement dans une vision panoramique, il constitue une simple trame qui permet de suivre le cours.l’histoire de l’architecture est fondée sur une étude systématique des oeuvres construites ou projetées. il est illustré par des documents graphiques sous forme de plans, coupes et axonométries, tandis que les cours qui se rapportent à la peinture sont accompagnés de commentaires auxquels sont associés des photos de tableaux cités en exemple. les planches illustrant les édifices ont été faites par les étudiants de la deuxième année architecture dans le cadre d’un exercice de td. pour l’élaboration de ces planches, on s’est basés sur un corpus documentaire riche constitué par des documents graphiques publiés dans les ouvrages de tafuri, castex, benevolo, choisy, c.n. schutz, auxquels nous devons d’amples empreints. l’objectif de l’exercice est d’aboutir, à travers la collecte des données à une triple lecture des monuments ; dont la première lecture se rattache à l’aspect formel et consiste à l’identification graphique des monuments, la seconde est une lecture du langage stylistique de l’oeuvre et la troisième, qui prend appui sur l’édifice, s’interroge sur les caractéristiques de l’expression graphique de l’architecte.(dans le présent ouvrage, on s’est limité à publier les travaux de la première étape).les planches ont été traitées et complétés par dhif sofiène, assistant et enseignant du même niveau, qui s’est chargé aussi de la coordination entre les équipes.
