Le choix des politiques pédagogiques en rapport avec l'enseignement du design est contextuel et tributaire des intérêts et de la conscience d'une époque. face à l'économie moderne de marché, basée sur l'infrastructure industrielle et les potentialités compétitives, l'individu a été perçu jusque-là, comme un être rationnel et autonome, motivé par des causes utilitaires et des intérêts matériels. pour permettre de satisfaire ces qualités, l'enseignement du design a permis de mettre en place des méthodes et des contenus pédagogiques techno-centrés conformes à ces idées et centrés sur le produit. cette façon de percevoir l'apprentissage du design a impliqué jusque-là des formations purement techniques, où le savoir faire distance le savoir penser et le savoir être. couleurs, formes, volumes, matières, mécanismes, systèmes…sont inculqués à des étudiants qui deviennent les spécialistes de la production dans un domaine précis. des compétences démontrables sont dispensées en faveur d'une pratique rentable du design. schématiquement et dans la majorité des écoles, un processus de conception rigoureux est initié pour être appliqué à tous les projets dans une spécialité donnée. il suppose des étapes prédéfinies et se base essentiellement sur des connaissances spécialisées et une attitude orientée par le formateur. bien évidemment, cette méthode d'ordre académique, mise sur les qualifications de l'apprenant qui sont évaluées par des tests, mesurées par des notes et statuées par des diplômes. une pédagogie relativement directive a pour mission de servir de tremplin à la mise sur le marché de profils brillants, susceptibles dans le sillage de leur réussite, de servir efficacement le développement économique moderne. elle se base sur un modèle précis qui exige des qualifications particulières, valorisant une élite starisée. celle qui réussit à se soumettre au modèle du designer idéal. dans les écoles de design, il existe une longue tradition d'enseignement à travers la pratique. ces enseignements sont dispensés en atelier à travers la simulation d'une situation professionnelle au moyen de projets étalés sur des périodes plus ou moins longues, demandant généralement un certain nombre de compétences techniques. a travers une variété de pratiques et des connaissances tacites, l'accent est mis sur un savoir formel à travers duquel, on s'attend à ce que les étudiants deviennent des penseurs indépendants, auto-anlaytiques et critiques, dans un environnement qui ne met pas l'accent sur la théorie, mais embrasse plutôt les compétences clés, liées à une insertion professionnelle garantie. dans ce contexte et pour la plupart des étudiants, les objectifs se résument à atteindre un niveau de capacité, susceptible de leur permettre d'évoluer pour devenir des professionnels du métier. afin d'atteindre cette norme, les étudiants doivent répondre à certaines caractéristiques et acquérir des compétences correspondantes à un profil de designer professionnel prédéfini. on peut affirmer que la clé pour atteindre ce niveau réside dans leurs capacités à penser une solution de manière ciblée en employant des capacités intellectuelles. plus particulièrement, ils ne peuvent aspirer à ce niveau requis, que s'ils prouvent qu'ils sont capables de penser de façon créative. la capacité de s'engager dans la synthèse créative des idées par la pensée design est essentielle s'ils souhaitent intégrer le monde professionnel. pour de nombreux étudiants, lors d'un éventuel recrutement, la manifestation matérielle de leurs compétences passe par leur portfolio. leur évaluation est engagée sur la base de cette preuve matérielle de la créativité. pour démontrer et prouver qu'ils peuvent penser de façon créative, les étudiants communiquent leurs compétences à travers des moyens visuels en termes de dessins et de représentations. alors que la pensée design, nécessaire à l'intégration professionnelle se place bien au-delà des compétences techniques, ces dernières demeurent un standard d'évaluation, que ce soit dans les écoles ou dans le cadre des recrutements.