D’un point de vue psychanalytique, jean bergeret
propose de définir la croyance comme étant un « phénomène
forcément multifactoriel et qui n’a souvent rien à voir avec notre
conception habituelle de la logique ». cette « réalité
interactionnelle humaine originale » mérite une « approche
scientifique à plusieurs voix » (...). « seule une approche à la
fois transdisciplinaire, transculturelle et diachronique de la
croyance peut nous permettre d’avancer dans la connaissance
critique de l’étage et du moment préfiguratifs de la
psychogenèse où prennent racine des croyances fort diverses,
allant des formes les plus apparemment surprenantes aux
options idéologiques qui se voudraient les plus raisonnables au
registre manifeste » (1997, p. 878).
du point de vue anthropologique, il semblerait que
l’homme ne peut supporter de vivre dans le vide. il a besoin de
croire en des systèmes idéologiques, philosophiques, religieux
qui lui permettent de donner sens aux phénomènes existentiels
mystérieux et obscurs de la vie (la naissance, la mort, l’au-delà,
etc.) ainsi que les nombreux phénomènes naturels (orages,
tempêtes, inondations, incendies, etc.) ou encore catastrophiques
(ouragans, cyclones, séismes, etc.) ces systèmes explicatifs
calment ses angoisses face à l’inconnu et apportent un réconfort
à son existence.